•  

    Taire les mots s' ils s'élèvent en vapeur
    puis fermer les yeux et tirer la mantille
    lorsqu'il n'y a plus que glaives rougies
    sous les braises d'un soufflet de forge.

    Des ombres petites bientôt immenses
    s'animent et s'embrasent, là ou ailleurs,
    petits soldats de plomb au garde-à-vous
    qui conjuguez l'à-venir en minuscule parfait

    votre commentaire
  • Ton regard balancé sur l'horizon
    Que vois-tu ?
    Des enfants, des femmes et des hommes.

    Ton regard bercé sur la crête des vagues
    Que vois-tu ?
    Des voiles, des mâts et des bateaux.

    Ton regard glacé sur la mire du monde
    Que vois-tu ?
    Des guerres, des joies et des misères.

    Ton regard figé sur le limbe du monde
    Que vois-tu ?
    Des charniers, des pleurs et des fleurs

    Ton regard crispé à l'assaut des vallées
    Que vois-tu ?
    Des exodes, des asiles et des soldats

    Ton regard croise mon regard
    Que voyons-nous ?
    Les mêmes choses partout, partout.


     


    votre commentaire
  • Imagine
    Que tu rêves encore et

    Ouvre les yeux sur le masque
    Écoute et parle à l'abstrait
    Et sent la chaleur de la terre
    Quand elle monte parfumée.

    Imagine
    La terre en ronde de nuit et

    Tire un trait à l'infini
    Pousse la petite porte
    Et ouvre l'univers à l'envi
    Sur un envol d'espoirs.

    Imagine
    L'éclipse éternelle du soleil et

    Marche sur les chemins
    Combat le mot des misères
    Et ferme les yeux à la mort
    Vois la pénombre s'éclaircir.

    Imagine
    Le jour en nuit noire et

    Écoute les secrets de ton corps
    Hisse ton âme aux mâts invisibles
    Et tresse tes cheveux en filins d'or
    Puis largue les rides de ton visage.

    Non tu ne rêves pas


    votre commentaire
  • Le fil d'encre dans le chas de la plume
    Je brode les mots avec de petits ourlets
    Bouton d'or noire sur le drap de papier
    Je coupe, découpe et recoupe
    J'enfile surfile et renfile
    Je pousse avec le dé
    Étoffe de lin, broderie.

     

     


    votre commentaire
  • Aurélia tu danses et danses encore

    Aux rythmes endiablés d'un tam tam

    Aurélia tu danses et danses encore puis

    Disparais cachée par des doigts magiciens

    Ton corps s'allonge et se cambre en signes

    Derrière le voile les ombres se dessinent et

    Des gestes diaboliques enfantent cette nuit

    Des silhouettes fragiles d'eau et d'argile et

    Naissent dans mon imaginaire des femmes

    Aux silhouettes fragiles d'eau et d'argile

    Aurélia je navigue sur un flot de vagues

    Ou sur un nuage de lait de miel et de lune

    Et voilée d'une fumée blanche enivrante

    Je t'ai vu disparaître ma fée des Aurores

    Je pleure et mes larmes écrivent ton nom

    Dès l'aurore s'efface le rêve encore brouillard

    Le regard bleu rivé sur le jour naissant à l'est

    Et le songe rangé au ponant d'une nuit d'été

    Pourtant j'entends toujours l'écho envoûtant

    Du tam-tam du pays derrière les océanes fées.



    votre commentaire